La Ville relationnelle : pourquoi et comment la fabriquer ? #001

Dans cet épisode, j’introduis la notion de ville relationnelle en opposition à la ville fonctionnelle. Contrairement à une ville pensée uniquement en termes d’infrastructures et d’efficacité, la ville relationnelle met l’accent sur les interactions humaines et la manière dont les espaces publics favorisent la rencontre et la convivialité. Cependant, il est impossible de créer directement une ville relationnelle : elle émerge progressivement grâce aux dynamiques sociales et à l’appropriation des lieux par les habitants.

Dans cet épisode je vous présente les cinq dimensions qui contribuent très concrètement à façonner la Ville relationnelle : la présence humaine, la biodiversité des publics, un éventail élargi d’usages, une amplitude temporelle enrichie tout au long de la journée (et que le l’on peut mesurer finement grâce aux sept temps-clés que je décris dans le détail dans la section sur les temporalités), et enfin une bonne Gestalt, une dimension plus subtile qui s’attache décrire comment la forme des espaces relationnels devient ou non propice à engager les usagers dans l’action.

La vitalité relationnelle d’un espace public se mesure avant tout à l’aune de la présence humaine. Pour renforcer la présence humaine, il faut attirer une grande biodiversité de publics (jeunes, seniors, travailleurs, etc.) et encourager une pluralité d’activités (repos, détente, sociabilités, sport, événements culturels).

Lorsque nous parlons d'une ville où peuvent s’épanouir des relations, cela ne veut pas forcément dire des interactions directes. Il peut s’agir simplement d’une coprésence silencieuse, où chacun contribue à l’ambiance collective sans nécessairement interagir, mais simplement en donnant de son temps pour être là.

Aménager les espaces pour accueillir les différents temps devient dès lors essentiel : les espaces doivent être animés de manière fluide tout au long de la journée et des saisons. Il faut mettre en place des indicateurs de suivi temporels pour mieux saisir ce qu’il se passe lors des sept moments-clés de la journée : au petit matin, en milieu de matinée, lors de pause de midi, en milieu d’après-midi, en fin de journée, en début de soirée et en fin de soirée. L’enjeu est de mobiliser la présence de chacun des publics tour à tour afin de maintenir une animation continue tout au long de la journée. Et dès la tombée de la nuit, il est crucial de garantir par la présence même de ces divers publics plus de sécurité et d'attractivité pour pouvoir prolonger la vie relationnelle de la ville.

La Gestalt, concept allemand liant forme et action, éclaire la manière dont les espaces publics prennent sens grâce aux actions des individus. Par exemple, une table devient une table à manger ou à dessin selon son usage. Appliquée à la ville, la Gestalt montre que les espaces relationnels se construisent dans les esprits et les cœurs à travers les expériences vécues.

L'objectif est dès lors de créer des espaces "mielleux", collants, attrayants et difficiles à quitter. Ils sont engageants dans la mesure où ils facilitent les appropriations par l’action. Ils deviennent alors des espaces où l'on souhaite rester plus longtemps et revenir plus souvent, renforçant ainsi le lien social et le caractère relationnel de la ville.

J'espère que vous avez apprécié cet épisode et que vous y avez récolté de belles inspirations pour vos projets actuels et futurs. Vous retrouverez plus de ressources y compris plein de vidéos avec des cas d'étude intéressants sur les autres playlists de cette chaîne YouTube.

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« La Ville relationnelle : les 7 figures » et la « Ville relationnelle : les 5 leviers » (à paraître en mai 2025), aux éditions Apogée.

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