Les sept figures de la Ville relationnelle #005
Dans cet épisode, je vous présente les 7 figures de la vie relationnelle.
A travers ces sept figures, nous avons souhaité mettre en avant la diversité des façons d’interagir et de créer du lien social. Il n’existe pas une unique manière de vivre les relations humaines, mais plutôt plusieurs formes d’interactions, qu’elles soient fortes ou simplement légères et éphémères.
1. La Ville de la rencontre : C’est la ville classique, animée, avec des espaces publics propices aux interactions sociales (rues piétonnes, terrasses, restaurants). On y trouve une forte densité de population et une diversité d’âges, mais elle ne peut être généralisée partout en raison de contraintes d’espace et d’usage.
2. La Ville du dehors : Elle met l’accent sur la connexion avec la nature et les espaces ouverts (espaces verts, plans d’eau, promenades). Ces lieux permettent le mouvement et la contemplation, seuls ou en groupe. Depuis la pandémie et avec le réchauffement climatique, l’intérêt pour ces espaces s’accroît, nécessitant une meilleure capacité d’accueil (bancs, ombrages).
3. La Ville amie de toutes les générations : Elle vise à inclure toutes les classes d’âge dans l’espace urbain, en évitant leur mise à l’écart (enfants confinés dans des écoles, seniors isolés dans des établissements spécialisés). L’objectif est d’encourager la mixité intergénérationnelle au quotidien, en intégrant enfants et personnes âgées dans les lieux de vie courants (rues, commerces, places publiques).
4. La Ville du faire et du tiers solidaire. Cette figure de ville s'attache à décrire les dynamiques autour de questions comme le réemploi, l'économie sociale et solidaire, la capacité de faire tous les makers au sens large du terme. Donc notre capacité à bricoler les lieux comme les ressourceries, les recycleries et tous ces lieux qui nous autorisent à nous-même fabriquer au sens large les choses qui nous importent. C’est quelque chose que les humains ont toujours fait, mais qui aujourd'hui prend à nouveau beaucoup de place dans nos vies. Comment faire en sorte que cette ville du faire et du tiers solidaire s'exprime en termes économiques, fasse vraiment tourner une partie importante de nos villes, au sens d’activer nos rues, activer nos quartiers ? Il s’agit de trouver des modèles économiques nouveaux qui nous permettront de faire monter en puissance cette ville du faire et du tiers solidaire au sein de la fabrique de la ville actuelle.
5. La Ville de la surprise est une ville où l’art joue un rôle central dans l’expérience urbaine, en apportant émerveillement et imprévu. Elle repose sur l’intervention artistique sous diverses formes : fresques murales, performances de rue, concerts improvisés, installations lumineuses, qui transforment des lieux ordinaires en espaces mémorables. L’objectif est de multiplier ces moments artistiques au-delà des événements ponctuels, en les intégrant dans le quotidien, par exemple en ouvrant les répétitions d’artistes au public ou en favorisant des interventions artistiques régulières. La ville de la surprise est un puissant levier de transformation relationnelle, où l’art devient un vecteur d’interaction et de réenchantement du quotidien urbain.
6. La Cille comestible et commensale repose sur 2 dimensions complémentaires : tout d'abord la ville nourricière, qui vise à rapprocher les habitants de leur alimentation en favorisant les circuits courts, les fermes urbaines et les marchés de proximité. Puis la ville commensale, qui met l’accent sur la convivialité autour du repas. L’objectif est de multiplier les espaces et occasions de partage alimentaire, comme les cuisines solidaires, les repas entre voisins ou les événements culinaires en plein air. Cette figure de ville en plein essor cherche donc à renforcer les liens sociaux à travers l’alimentation, en combinant production locale et moments de partage autour de la table.
7. La Ville du temps libre cherche à optimiser et valoriser les moments où les habitants disposent de temps pour eux, en dehors des activités obligatoires. L’objectif est de faciliter l’occupation de ces temps creux (pause déjeuner, soirées, week-ends) en aménageant les espaces publics pour qu’ils encouragent la convivialité, les loisirs et le lien avec la nature.
Aujourd'hui, nous avons des villes fonctionnelles parce que nous planifions essentiellement pour l'heure de pointe, pour la fonction mobilitaire, pour répondre aux besoins de nos activités économiques. Si nous voulions répondre à nos désirs profonds liés à des activités relationnelles, nous aurions comme résultante la ville relationnelle.
J'espère que vous avez apprécié cet épisode et que vous y avez récolté de belles inspirations pour vos projets actuels et futurs.
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