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La seconde peau des parcs #16

Saison #1

Dans cet épisode je vais aborder la question de comment valoriser au mieux les parcs existants. Les parcs jouent un rôle clé dans la mémoire collective, la tranquillité urbaine et la santé des habitants, en offrant des lieux bien ancrés dans la conscience collective.

Face aux difficultés financières ou foncières pour créer de nouveaux parcs, je propose d'élargir l'influence des parcs existants en aménageant leur environnement immédiat qui va les doter d'une seconde peau. Il est essentiel de capitaliser sur les parcs déjà présents dans les villes, qu'ils soient grands ou petits, afin de pouvoir récolter tous les bénéfices écosystémiques rendus et renforcer leur rôle dans le maintien de la fraîcheur qui rejaillit sur les quartiers environnants.

Plutôt que de se lancer dans la création coûteuse de nouveaux parcs, l’idée que je propose ici est de s’étendre autour des parcs existants en réaménageant leur environnement immédiat selon les principes de la ville relationnelle. L’objectif est de reconquérir les rues environnantes pour rendre les parcs plus accessibles, perméables et intégrés au tissu urbain, en créant une sorte de zone tampon qui élargit leur influence et leur attractivité sans grands investissements. 

Les co-bénéfices sociaux, environnementaux et sanitaires qui en résultent sont nombreux: la création de cette seconde peau favorise la biodiversité, améliore la qualité de l’air et crée des espaces plus frais en période de canicule. Ces espaces tampons permettent aussi de mieux inclure les populations vulnérables (personnes isolées, familles monoparentales, personnes âgées, ménages pauvres), favorisant leur accès à la nature, leur bien-être, et leur cohésion sociale. Cela contribue aussi à la mixité des publics, en attirant à la fois familles, seniors et personnes seules. Plus la deuxième peau est épaisse et riche en raisons d'être là, plus elle va pouvoir renforcer la cohésion sociale et intergénérationnelle et améliorer la qualité de vie urbaine. 

L’aménagement d'une seconde peau autour des parcs offre aussi aux gens plus de liberté dans leurs manières de profiter du parc, notamment lorsqu'ils non pas assez de temps à disposition y aller. Créer des environnements hybrides et plus souples, à la manière de ces rues-parcs qui créent des sortes de halls d'entrée où les gens frôlent simplement le parc en passant à proximité, permet aux citadins de retirer tous les avantages du parc — fraîcheur, calme, biodiversité — même s’ils n’ont pas le temps ou l’envie de pénétrer dans le parc lui-même.

Si l'investissement dans la seconde peau des parcs reste relativement mesuré, le retour sur investissement est quant à lui immense. Par la seconde peau on peut étendre la « texture » des parcs existants dans toutes les directions pour toucher le plus grand nombre, en ciblant notamment les secteurs où se concentrent les vulnérabilités. Cela permet à la fois d'améliorer la résilience face aux effets du changement climatique et renforcer le lien social et l'inclusivité en gommant les inégalités d'accès aux espaces verts, qui sont criantes dans nos villes. Enfin, du fait que les parcs bénéficient déjà généralement d'un fort capital sympathie, ce levier est l'un des plus aisés à porter politiquement. Raison pour laquelle, si j'étais Maire, je ferai de la seconde peau des parcs l'une des priorités de la politique d'aménagement des espaces publics.   

Chapitres :
0:00 - La seconde peau des parcs
0:39 - Mobiliser le capital-sympathie lié aux parcs existants
1:50 - Reconquérir les rues autour des parcs
2:38 - Il ne s’agit pas d’aller dans le parc, seulement le frôler
3:27 - La seconde peau pour capter les bénéfices du parc
4:33 - Augmenter la biodiversité des publics
5:00 - Tenir compte des indices de vulnérabilité
6:08 - Un investissement très payant
7:09 - Outro